DIONEWAR 2023

Gabriel, Océane, Adrien, Ischam, Charléne, Jonathan, Camille et les encadrants Bertrand et Guillaume

Nous sommes prêts pour le départ

Avant nous avons rénové des classes à l'école des Bois à Martillac

AVANT

APRES

Nous sommes à bord du vol inaugural Bordeaux - Dakar

Amadou BA notre encadrant Sénégalais

Superbe accueil à l'école 1 par les éleves,

les enseignants et le directeur

Mr TOURE le directeur de l'école 1

Notre lieu de vie durant notre séjour


Nous sommes arrivés en avion puis avec un véhicule nous transportant tous à Warang, aux Manguiers, à 21h30, épuisés mais excités du début de cette nouvelle aventure.

Nous passons tous notre première nuit au Sénégal (à part Charlène et Jonathan qui y sont déjà allés). Chacun prend son cachet antipaludéen pour se protéger contre le paludisme durant le séjour.

On devra le prendre tous les jours à la même heure, contraignant, mais plutôt indispensable puisque nous sommes dans une zone à risque.

 

A la sortie de l'aéroport, nous avons pu rencontrer, pour la première fois Amadou qui est le facilitateur sénégalais qui s'occupe de la logistique, et de nous montrer le pays, les coutumes. Nous avons été honoré de lui serrer la main (toujours la main droite !)

 

Durant le transport nous avons pu observer la ville, de nuit, les bâtiments très diversifiés les uns des autres, certains sobres, d'autres pleins de couleur. Certains tout neufs, d'autres abîmés. J'ai personnellement été frappée par la différence de paysage avec la France, la différence d'ambiance également. En ville on retrouve des bandes d'enfants, ainsi que des adultes qui profitent de leur soirée tranquillement.

 

Nous arrivons donc à notre premier repas, du poisson et des pommes de terre, nous mangeons avec, pour certains d'entre nous la peur d'être malade. Bien évidemment, tout le monde va bien. Je pense que l'alimentation demandera à nous tous une adaptation : pas facile de changer d’alimentation (et les règles d'hygiène qui vont avec)

 

Le lendemain matin, nous reprenons la route en direction des pirogues, nous nous sommes arrêtés au baobab sacré, un des plus gros baobabs du Sénégal. Et il mérite bien son titre car il est vraiment gigantesque.

Nous arrivons à l'endroit des pirogues où des Sénégalais nous aident à charger la pirogue avec laquelle nous allons voyager jusqu'à l'île de Dionewar. La traversée était agréable pour certains, et un supplice pour d'autres.

 

Nous arrivons sur l'île de Dionewar, exactement devant le gîte où nous déposons nos affaires dans les chambres avant de filer en charrettes tirées par des chevaux au village où nous allons découvrir l'école et le chantier qui nous attend.

Comment décrire l'accueil qui nous a été fait par l'équipe enseignante ainsi que les enfants. Vraiment impressionnants, ils étaient tous en cercle dans la cour en train de taper dans leurs mains en rythme et de crier "Bienvenue !"

Après, le cercle s'est resserré sur nous, il y a eu différents discours, du directeur et de Bertrand. Les enfants réclamaient un discours de Bellingham (Icham avait un maillot de foot de Bellingham). On a ensuite bu un thé avec des professeurs, des parents ainsi que des enfants. Pour Gabriel, Adrien, et moi (Camille), ça a été une expédition bouteille d'eau, guidés par un sénégalais afin de trouver des bouteilles d'eau (nous avons dû faire 3 épiceries avant d'en trouver une qui en vendait). On a pu découvrir le village, qui est ensablé (pas de route) avec des animaux en liberté, et parler avec des habitants.

Nous avons attaqué les travaux du bâtiment des professeurs sous le regard d'un nombreux public

AUJOURD'HUI 5 NOVEMBRE, REPOS, LESSIVE,       

               BAIGNADE

Venu 13h, tout le monde s’arrête et se rejoint sous l’arbre, pour partager un repas, préparé par la femme du directeur. Nous étions tous assis sur deux grands tapis, autour de 4 plats de poulet, de riz, et d’oignons (tiep). (Bon, mais épicé !) Les cuillères que nous avions pour manger avaient encore de la nourriture dessus, mais bon il faut s’adapter à la culture. On pose quelques questions aux sénégalais sur les coutumes, j’ai appris qu’il est mal vu de parler en mangeant, qu’il faut manger la nourriture qui est juste devant soi, et qu’il est poli de poser son doigt sur le bord du plat.

 Journal de Camille, premier cycle de travail

Nous nous levons et nous préparons pour rejoindre le village à pied (35 bonnes minutes) pour 9h. Nous rencontrons l’équipe de jeunes sénégalais/sénégalaises qui vont travailler avec nous, il y a 3 sénégalais et 5 sénégalaises. Nous avons d’abord tous été dans une salle de classe où nous nous sommes assis en cercle sur des chaises (les Sénégalais étaient tous d’un côté et les français tous de l’autre, disons que la rencontre a été timide au début). Nous écoutons les discours de Bertrand et de Mas (le chef de chantier), puis nous faisons une brève présentation de chacun d’entre nous. J’avoue que retenir des prénoms n’est pas simple de base, alors des prénoms qui nous sont parfaitement inconnus, autant vous dire que ça bouscule nos habitudes. Certains prénoms contiennent des sons qui nous sont inconnus en français, ajoutez à cela l’accent qui nous est inhabituel






Le retour a été difficile, la chaleur, nos vêtements étaient trempés de sueur (pas classe). Une bonne douche méritée et appréciée par tous. Comme l’après-midi précédent, chacun vaque à ses occupations, plage pour certains, sieste pour d’autres. Sortie à l’épicerie pour tenter d’acheter des produits que nous connaissons pour nous. Un repas de poulet et de vermicelles, puis musique et dodo.



YOUSSOU    MALIK  OULEYE

     KHADY  SADIO   MARIETOU

                 AMINA

Les journées s'enchainent maintenant

On commence ce chantier par un échauffement collectif dirigé par Gabriel. Puis Mas nous dit que nous allons nous séparer en 4 groupes différents : un sur la maçonnerie, un sur le picotage, et deux sur le ponçage. Je choisis le ponçage et tout le monde se met au travail.

L’après-midi se passe tranquillement et en soirée une grande partie du groupe se retrouve à la plage pour se baigner, le soleil se couche et l’eau est tellement chaude (on dirait un lac en plein été). Le repas a été un peu décousu. Menu à base de crevettes, frites, poissons, pâtes, légumes et oignons.

La routine continue, on se lève, petit déjeunons, nous préparons et prenons la route (toujours à pieds bien sûr) en direction du chantier. Nous arrivons, nos coéquipiers sénégalais arrivent, nous nous saluons et débutons l’échauffement habituel. Mas le chef nous annonce les différentes tâches à faire et nous nous exécutons par groupe. Certains poncent, nous autres partons dans le village ramasser des seaux de coquillages pour le ciment. À la suite de ça, nous allons chercher des seaux de pierres (en réalité ce sont des morceaux de bétons d’ancien bâtiments détruits dans l’école).


J’ai demandé à Khady ses motivations qui l’avaient poussée à faire se chantier, ce à quoi elle m’a répondu que c’était pour apprendre à mieux nous connaître. J’ai posé la même question à Marietou qui m’a dit que c’était aussi pour prendre de l’expérience.

A la fin de la pause, je pars avec Bertrand à la rencontre du couturier du village, qui fait un superbe travail, son nom est Moussa. (Photo)

 

Khady

Marietou

Journal de Camille suite

Le soir venu, nous avons une coupure d’électricité plus tôt que d’habitude (20h30). Plus de lumière, plus d’internet et surtout plus de ventilateur. Nos lampes torches et jeu de Uno nous sauvent la mise. Avec Icham, Jonathan et Charlène nous avons dormi dehors à cause de la chaleur intense qui règne dans les cases. Faute d’être protégés des insectes, nous sommes au moins protégés de la chaleur.

 

5/11 : Jour de repos.

Aujourd’hui, pas besoin de se lever tôt, il faut juste être prêt pour 11h, l’arrivée prévue de tous nos collègues Sénégalais (prévue hein !). On est donc prêts à 11h et une partie d’entre eux arrive. On se dit bonjour, ils voient le camp, on discute un peu. Et on attend (ce mot sera répété de nombreuses fois) l’autre partie du groupe. Une fois qu’ils arrivent vient l’heure où nous étions censés partir mais… aucune trace d’Amadou qu’on attend sans vraiment savoir s’il sait qu’on l’attend. Amadou arrive, on attend le piroguier (je vous avais prévenus). Sur la plage on voit même des dauphins au loin, ils remontent le fleuve et retournent dans la mer en fonction des marées (tous les jours) par moment on peut les voir. Personnellement c’est la première fois que j’en voyais. Le piroguier arrive et on embarque tous direction l’île d’en face « No Stress – Dionewar ».

Arrivés, on débarque sur une île quasi déserte, magnifique avec un tapis étalé au milieu de cocotiers  des hamac accrochés. Certains s’installent sur le tapis, d’autres sur les hamacs, encore d’autres sur le sable pour faire un foot et ceux qui restent se baignent (l’eau était très bonne et agréable). Nous nous posons et… attendons. On apprend les règles du Uno aux sénégalais, on discute, Sadio fait des tresses à Charlène et on assiste au deuxième mariage entre Jonathan et Sadio à base de danse, de musique en tapant dans ses mains et sur des bidons.

Les professeurs nous ont accompagnés à No Stress (un dimanche) et l’un d’entre eux (Baba) a pêché au filet des poissons que nous avons mangé plus tard.

Un jeune Sénégalais est monté en haut d’un cocotier (avec une étonnante facilité) pour cueillir des noix de coco, les tailler et nous offrir des bouts de noix de coco fraîche, ainsi que son jus.

Nous mangeons les poissons cuisinés par Malick grâce à une bouteille de gaz. Nous essayons tant bien que mal de manger avec les doigts faute d’avoir des couverts. Nous attendons le piroguier qui devait nous amener la nourriture pour le midi. On a attendu, jusqu’à 16h et avons mangés à 16h30.

Dans la soirée nous regardons la retransmission de l’Événement : Le Combat Royal ! Une compétition de lutte pour déterminer le roi des arènes. Modoul Lo conserve son titre contre Ama Baldé après intervention de la VAR pour vérifier s’il y a bien eu quatre appuis. Le combat a été violent mais n’a duré que 47 secondes. Il s’est déroulé dans un très grand stade, avec un très nombreux public. C’est le sport national ici. 

Nous mangeons à 19h précisesè sans que personne ait vraiment faim, d’ailleurs tout le monde n’était pas à table. Nous jouons ensuite au loup garou, en improvisant un peu les règles. Ça marque la fin de la journée, une journée agréable et fatigante à la fois, notre premier jour de repos.

En forme pour la suite des travaux et développer nos relations

Nous sommes actifs

Amascoquillés lieu où vivait les anciens Niominkas qui vivaient de la pêche et des coquillages.

Fin de la saison des pluies à gauche et saisons séche à droite

Les couchers et les levers de soleil à vous de deviner lesquels

Journal de Camille du 06.11

 

6/11 : Jour de chantier :

On débute la journée avec la routine habituelle des jours de chantier, se lever, se préparer et faire le trajet pour aller au village. Mas n’est pas présent, il est dans une autre ville pour ramener du matériel de chantier. Bertrand prend donc le rôle de chef de chantier, Il y a pas mal de monde par rapport à la charge de travail demandée. Le groupe s’est réparti en 2 équipes. Une à l’intérieur qui termine de poncer les murs et préparer les murs pour peindre (scotcher, nettoyer, bâcher). L’équipe de l’extérieur s’occupe de picoter le mur. C’est une journée plutôt tranquille au vu du nombre de personnes sur le chantier, certaines personnes travaillent d’autres se reposent et il y avait un roulement.

Marietou a ramené du tissu de chez elle pour nous les montrer et nous les vendre. Les Français partent acheter du tissu chez une tante de Marietou, guidés par le groupe de Sénégalais. La pièce est plutôt petite avec des montagnes de tissus, il y en a énormément, sans qu’il y ait deux fois le même motif. Le tissu ici s’appelle le wax.

Nous nous rejoignons sous l’arbre de la cour de l’école pour partager le repas de midi. (Très épicé).

L’après-midi est consacré au repos.

Adrien, Icham, Jonathan, Bertrand, et Guillaume partent vers 16h30 chez le couturier au village. Lorsqu’ils arrivent, ils rentrent un par un pour prendre les mesures. Il prend les mesures en fonction de ce qui est demandé et réalise un patron. Les vêtements seront prêts pour le 16 novembre.

Ils partent en charrette et Adrien Icham Bertrand et Guillaume rentrent à pied en passant par les amas coquillés dans la forêt, ont l’occasion d’observer un magnifique coucher de soleil que l’on observe avec Charlène sur la plage.

Le soir venu nous mangeons et après nous jouons au Uno et tentons d’apprendre à Amadou le jeu du Loup-Garou.

 

PORTRAITS

Jonathan et Sadio :


Jonathan a 23 ans. Après son séjour en 2019 à Dionewar dans le cadre d’un précédent chantier, il a passé un CAP palefrenier (travail dans le soin et l’entretien des chevaux). Il est ravi de revenir à Dionewar cette année pour découvrir de nouvelles choses ainsi que de nouvelles personnes.

Il s’intègre dans un nouveau groupe de français et rencontre un nouveau groupe de Sénégalais avec qui il échange. Il est heureux de participer à ce chantier.

 

Sadio a 21 ans, elle est née ici, à Dionewar et a décidé de participer à ce chantier afin d’aider ses petits frères et petites sœurs (les enfants de Dionewar).

Elle est contente d’avoir rencontré notre groupe de français et est surprise de notre intégration ainsi que notre adaptation à cette nouvelle culture, non pas qu’elle pensait qu’on n’y arriverait pas mais elle nous dit que les français peuvent être complexés lors de leurs visites au Sénégal. Elle s’entend bien avec le groupe de français et de Sénégalais.

 

 

La directrice de la case

des Tout Petit

L'Ecole primaire

Portraits de Khady et Océane


Khady a 20 ans. Elle suit des études de droit, en licence 1 et souhaite devenir avocate en droit pénal et droit de la famille. Elle a décidé de participer à ce chantier afin de rénover l’école dans laquelle elle a étudié. Elle n’avait pas vraiment d’idées anticipées sur nous mais par sa grande politesse elle nous dit que nous avons travaillé plus dur qu’eux.


Océane a 21 ans, elle a un bac STMG et a suivi une première année en fac de droit. Elle est actuellement à la mission locale et crée sa propre entreprise de rénovation et de bricolage. Elle veut suivre une formation d’ébénisterie. Elle a décidé de participer à ce projet afin de découvrir une nouvelle culture et rencontrer de nouvelles personnes. Elle nous dit que si elle était partie en voyage seule, elle n’aurait pas fait de rencontre de cette manière. Elle aime beaucoup l’Afrique, qu’elle découvre, car tout se fait dans la bonne humeur, tout le monde est plein de gentillesse.

Portraits de Ousmane et Icham


Ousmane est de Dionewar, il étudie en première année de licence de philosophie, mais souhaite se réorienter vers une formation d’ingénieur en bâtiment. Il participe à ce chantier pour « faire » de la solidarité. Il avait une image plutôt positive des Français, et nous dit qu’elle est confirmée. Il nous trouve sympas. Il découvre pleins de nouvelles techniques sur le chantier comme la peinture, le ponçage, l’enduis, le crépis : il prend de l’expérience.


Icham a 19 ans. Il a été jusqu’en terminale pro soudeur, il souhaite désormais réaliser une formation à l’aéroport. Il nous dit qu’il voulait participer au chantier de Dionewar pour « faire » de la solidarité et rendre les gens heureux. Il s’est directement bien entendu avec le groupe de Sénégalais, et a tissé des liens via leurs points communs comme le sport. Lui aussi prend de l’expérience à la découverte d’une nouvelle culture.

Les dauphins qui vivent dans le fleuve

Prises des mesures chez

le couturier pour

Gabriel et Océane

L'ambulance de Dionewar

La charrette moyen de transport


08/11 au soir

Ce soir est prévu un grand feu de camp avec des djembés sur la plage. Nous commençons par le jardin de Poulo « bégué » qui a installé sa cabane au bord du fleuve. Il fabrique des bijoux et des objets avec ce qu’il trouve sur la plage. Le groupe des Sénégalais nous rejoint et on part près du feu de camp avec les deux personnes qui font du djembé. La soirée commence. (Déjà le feu est très grand et surtout… éclairé par le seul et unique lampadaire du coin. C’est le concept du feu éclairé). Tout le monde danse et tape dans ses mains, on rigole, on fait la fête. Un Sénégalais se met à marcher sur le feu en le traversant (en nous disant de ne pas le faire car c’est dangereux) Icham et Jonathan font des courses derrière nous, au bord de l’eau. A la fin, on a l’occasion d’apprendre un tout petit peu à faire du djembé, c’était très marrant. Le groupe de Sénégalais repartent en charrette direction le village et nous rentrons au compte-goutte.

Journal de Camille

 

9/11 : Jour de repos : Sortie à Niodior

Aujourd’hui l’heure du départ en pirogue est prévue à 11h, puis décalée à 10h… puis décalée à 9h30 (merci la marée). Les collègues Sénégalais nous rejoignent aux pirogues puis nous embarquons pour 1h15 de navigation dans le bolong. Nous croisons deux pirogues, le reste du temps nous sommes seuls entourés des palétuviers et des oiseaux. C’est calme (même s’il fait chaud pour la plupart d’entre nous). Nous débarquons face à un gros baobab rasta (ses racines ressemblent à des dreadlocks) que nous escaladons. Il est magnifique. Nous montons ensuite sur des charrettes et traversons jusqu’à Niodior et continuons environ 45 min en pleins campagne (on se prend pas mal de branches dans la tête le long du trajet). On traverse des troupeaux de vaches. Elles sont majestueuses avec leurs grandes cornes. On voit également une quantité innombrable de crabes violonistes (leur particularité est qu’ils n’ont qu’une seule pince).

Nous arrivons au lieu voulu (c’est-à-dire au milieu de rien avec une étendue d’eau). Nous attendons Une troisième charrette avec les guides (ni nous ni les Sénégalais ne connaissions l’endroit). On nous dit que nous allons voir des crocodiles. On se déplace dans la brousse, au beau milieu des plantes qui piques ainsi que des cramcrams (se sont des petites boules qui piques et qui s’accrochent… partout) On en a plein les chaussures et les chaussettes pour ceux qui en ont et sur les pieds pour ceux qui sont en claquettes.

Nous attendons les crocodiles, mais nous ne les voyons pas… disons que leurs pères étaient vitriers. Nous reprenons les charrettes et nous voyons un bel endroit sur la même étendue d’eau sans cramcram, et on se dit qu’on aurait tout simplement pu nous arrêter là. Nous continuons jusqu’à Niodior que nous retraversons et nous arrêtons devant une grande villa (qui visuellement n’a aucun rapport avec le reste du village, on aurait dit qu’elle avait spawn (apparue soudainement) loin de là où elle devrait être. Donc nous nous arrêtons au milieu de magnifiques déchets où nous mangeons un mafé (un des rares plats pas épicé). 

Après ça, nous rentrons en pirogue, par la mer ce qui marque le tour complet de l’île.

Baobab Rasta à Niodior

Le travail commence toujours par l'echauffement

10/11 Journal de Camille

 

Aujourd’hui nous découvrons le crépi sec, réalisé le dernier jour de chantier avec les tyroliennes (se sont des instruments où on met du ciment exprès pour dedans et on tourne une manivelle pour projeter le crépi par petites tâches sur le mur. Il s’éclaircit en séchant. Il faut bien penser à nettoyer la tyrolienne après utilisation sinon elle est fichue. Nous arrosons les murs pour mettre une autre couche de crépi.

l'épreuve de la tyrolienne sous

le regard de maître Mas dont

le dicton est :

"le travail toujours le travail

Portrait de Marietou et Charlène.

Marietou a bientôt 26 ans, elle est de Dionewar et a suivi des études de commerce international. Elle a également travaillé dans la préparation et la vente de produits bio ainsi que la transformation de jus de fruits. Elle a un enfant de 9 mois. Elle a participé au chantier pour aider et prendre de l’expérience. Ce projet lui a été proposé par le directeur de l’école en personne. Cette mission lui apporte beaucoup car elle apprend de nouvelles techniques et découvre le milieu du chantier qui lui était inconnu. Elle nous dit qu’elle apprend beaucoup. C’était la première fois qu’elle travaillait avec des Français et elle aime bien même si elle nous trouve un peu paresseux.

Charlène a 22 ans, elle est à la mission locale de st Médard en Jalles. Elle a fait des études dans le milieu social ainsi que des études de droit interrompues pour travailler dans la vente et la pâtisserie. C’est la deuxième fois qu’elle vient au Sénégal, elle avait participé au chantier de Foundiougne en 2022. Elle nous explique que le premier chantier lui avait permis de se reconstruire, alors que celui là lui permet de mieux appréhender les relations sociales.

 

 

11/11 : Jour de chantier

Aujourd’hui, l’école est quasi déserte, c’est très calme. Nous arrivons au compte-goutte, nos collègues Sénégalais aussi. Pas d’échauffement aujourd’hui alors nous commençons les travaux en allant remplir des seaux d’eau pour mouiller tout le crépi, faire des allers retours dans la cour. Ensuite, on démonte les volets et la porte pour les gratter avec des brosses dures et de l’eau. Contrairement à ce que je pensais, ça part plutôt facilement. On travaille en musique. Pendant ce temps-là, l’équipe intérieur commence la peinture en passant l’impression (avant la première et deuxième couche) partout sur les murs. Plus tard on distinguera le haut des murs, et le soulagement (partie basse du mur).

Portraits de Malick et d’Adrien


Malick a 19 ans, il est titulaire d’un bac L. Il est actuellement sans emploi et a décidé de venir participer au chantier de l’école où il a étudié étant enfant, l’école de son père. L’idée qu’il s’était faite des Français s’est avérée juste. « Tout est okay », nous dit-il. Il trouve que les toubabs travaillent bien, mais rarement. Il dit que ce projet lui a apporté de la confiance en soi ainsi que de la générosité. Il aime bien discuter avec nous, jouer au foot après la pause puis reprendre le travail.


Adrien a 23 ans, il est au CEJ de St Médard en Jalles. Il a immédiatement accepté de participer à ce projet car il a un projet professionnel dans l’humanitaire. La chaleur est difficile à supporter pour lui, mais il va de l’avant et apprend la générosité et la confiance en soi. Il trouve les Sénégalais très accueillants et bienveillants.

Journal de Camille à mi-séjour

 

Ayant terminé le bilan des jours précédents, on m’a demandé de rédiger un texte pour la mi-séjour sur mes impressions.
Alors déjà, « Dionewar » je n’avais jamais entendu ce nom avant de participer au projet. Ça en dit long sur l’importance de la découverte que j’ai faite en venant ici. En réalité, je n’ai jamais vraiment goûté à la vie en groupe, disons que je ne suis pas douée pour ça. Une nouveauté de plus. Partir, sans ma famille, je ne l’avais jamais fait non plus. Je fais donc un énorme saut dans l’inconnu.
Dionewar, c’est tout simplement magnifique. Ici, ils l’appellent l’île des merveilles, et pour cause. C’est un mélange de mer, de palmiers, de coquillages et de bienveillance de la part des dionewarois. Alors nous apprenons tous à se connaitre, découvrons les coutumes et changeons nos habitudes. C’est simple, nous oublions tous nos prérequis européens pour tenter de mieux comprendre pourquoi les choses se passent ainsi. Ici, nous enlevons nos œillères et ouvrons nos portes, à la nouveauté.

Perdre ses repères c’est déstabilisant. On ne se rend pas compte à quel point des choses simples de notre quotidien peuvent être importantes, attachées à nous, et bien j’étais pareil, et c’est quand on se retrouve loin de tout ça qu’on se rend compte à quel point on y tient. Dans un second temps, on se rend compte que la vie est possible sans et que l’on peut être heureux différemment.

La végétation est complétement différente, c’est beau parce que, en France, on ne prend pas le temps de la contempler, comme si la nouveauté était telle qu’elle nous permet de donner de l’importance aux choses simples, comme les arbres. Ici, on les regarde, on les prend en photo, pourtant, ils ont le même statut qu’en France, des arbres.

Il règne une ambiance bienveillante et accueillante ici. Tout le monde se dit bonjour, tout le monde se parle, ils nous accueillent sans discrimination. Ça met une claque par rapport à la France, ici, on apprend à s’ouvrir aux autres, à aimer les autres. Nous sommes tous les mêmes, pourtant si différents. Les règles qui régissent les relations interpersonnelles sont tellement différentes que chez nous que ça en est perturbant au début. Ni mieux, ni pire, juste différent.

Et on apprend à tolérer, à accepter, à apprécier, à se surpasser, à s’entraider, à se faire confiance. Je pense que les autres, comme moi reviendront changés de là.

 

Sous l'oeil attentif de nos encadrants, aprés le grattage, rebouchage et crépi nous attaquons les peintures

Journal de Camille Suite 11/11

Ce soir, il y a match de foot sur le stade (une étendue de sable avec des poteaux en bois ou des briques).  Bellingham (Icham), la star dans le village est encore acclamé par les enfant. Le groupe de Sénégalais nous rejoignent. L’échauffement commence, avec d’autres jeunes du village, par des tirs au but (45 mn, ils sont bien échauffés). Le match débute enfin et notre équipe gagne 8-0. Notre cage reste inviolée grâce à un Bertrand en état de grâce.

 

Portrait de Ouley


Ouley a 18 ans, elle est tout juste titulaire d’un bac S et souhaite faire des études d’économie à Dakar. Plus tard, elle souhaite travailler dans les banques. Elle a eu connaissance de ce chantier par ses amis Malick et Youssou. Elle est motivée à l’idée d’aider son village « si mon village m’appelle en demandant mon aide, je viens, car on ne sait jamais, cela peut toujours être servir ». Elle a été surprise du travail avec les blancs et constate pleins de différences entre nous mais elle essaye de trouver les points communs et les points d’entente. Ce chantier lui apporte beaucoup d’expérience car elle découvre plein de nouvelles techniques qu’elle ne connaissait pas du tout.

Journal de Camille


13/11 jour de repos – immersion en famille

Aujourd’hui, nous avons tous été dispatchés dans les différentes familles de nos amis Sénégalais. Les groupes étaient les suivants : Jonathan et Adrien étaient chez Sadio avec Khady, Charlène était chez Marietou, Océane était chez Ouley, Gabriel était chez Malick, Icham était chez Youssou et j’étais chez Khady.
Dans l’ensemble on a vu comment ça se passait chez eux, on a participé à la préparation du repas et on a mangé. Il y a quand même eu des petites spécificités dans la journée de chacun. Par exemple Charlène a été au marché et a essayé une tenue traditionnelle, Océane a pu aller avec Ouley à une réunion au centre culturel et voir comment se passe la vie politique de l’île, là où était Icham, ils fabriquaient des petites pirogues en bois, destinées à la vente. Pour ma part, j’ai fait du dessin avec Khady et j’ai appris à piler et à préparer le mafé. J’ai rencontré une difficulté, c’était qu’une grande partie de la famille de Khady ne parlait pas français ce qui rendait la communication moins fluide.

 

 

Ici, ils vivent dans ce que l’on appelle une concession, une propriété dans laquelle vit une famille entière. On y retrouve la mère, le père, les grands parents, les frères et sœurs, toutes les belles sœurs, les tantes, les neveux, les nièces, les cousins et les cousines. J’ai été surprise par cette organisation. La famille est le pilier central de la vie. Il y a toute une organisation basée autour de l’entraide et des besoins vitaux des personnes comme des lieux (manger, boire, faire la lessive, nettoyer). Toute la famille vit ensemble et pour qu’une femme quitte la concession, il faut qu’elle se marie ou qu’elle parte faire des études loin. L’avantage est que la famille est très soudée, en contrepartie, il y a très peu d’intimité. Les pièces sont en enfilade et séparées par des rideaux.

De notre point de vue, nous avons facilement l’impression que tout est parfait tout est paisible chez eux, de leur point de vue, ils ont l’impression que tout est beau tout est parfait chez nous. En réalité, nous n’avons tout simplement pas conscience des problématiques de l’autre, elles sont différentes, pas inexistantes. Les règles dictées par la société ne sont pas les mêmes qu’en France, je pense qu’elles diffèrent plus ou moins selon tous les pays.

Ici, tout le monde se connaît, l’autre a une place très importante, tout est basé sur la collectivité. 

Portrait de Camille et Khady

 

Khady a 26 ans et est native de Dionewar. Elle est étudiante en L2 en droit et a décidé de participer au chantier afin de prendre de l’expérience et de nous rencontrer. Elle n’est jamais allée en France, mais aimerait beaucoup le faire. Elle n’avait aucun apriori sur la France et les Français mais est quand même contente de nous rencontrer et trouve qu’il y a beaucoup de communication entre nous, beaucoup d’harmonie et de solidarité. Elle parle de Dionewar comme l’île des merveilles.

 

Je m’appelle Camille, j’ai 18 ans et je suis une formation d’Auxiliaire vétérinaire en France. Je suis née à Bordeaux. La proposition de faire ce chantier m’a été faite face à mon envie de partir à l’étranger et de découvrir le monde. J’ai donc immédiatement accepté. J’ai découvert les Sénégalais, qui sont vraiment accueillant. Je me suis sentie rassurée, ils font beaucoup de blagues aussi. La culture m’était inconnue, je la trouve super belle. L’île des merveilles et magnifique

                      

Portrait Gabriel et Youssou

 

Gabriel a 24 ans, il a rejoint le CEJ de la mission locale de Blanquefort, il aimait bien parler de ses voyages en Amérique Latine et c’est comme ça, de fil en aiguille que la proposition de faire un chantier au Sénégal lui est faite. Il accepte et part découvrir de nouveaux lieux, de nouvelles personnes et une nouvelle culture avec la mission locale. Il a été réellement surpris de la résilience des autres jeunes Sénégalais, par là il entend leur capacité à encaisser le travail, sous la chaleur, rester rigoureux et tenir le coup. Ici, il nous rapporte qu’il guérit de l’ignorance, qu’il apprends à découvrir le monde, à apprendre et à s’ouvrir.

 

Youssou est né à Dionewar, il s’est retrouvé sur le chantier un peu par hasard, c’est son ami Malick qui lui a parlé de ce chantier. Il raconte avoir été étonné de la gentillesse des Français. Ses motivations pour ce chantier : la fierté. La fierté de repasser devant l’école des enfants de Dionewar et de pouvoir dire qu’il a participé à ce chantier, qu’il a travaillé pour que ce bâtiment soit en bon état et agréable. En travaillant avec les Français, il a découvert le travail avec des pauses, c’est-à-dire ne pas enchaîner des heures et des heures sans s’arrêter, mais plutôt travailler en s’accordant des temps pour échanger avec les autres.

 

Journal de Camille

Pendant la pause, avec Khady et une partie du groupe nous allons chez le couturier chercher nos tenues. Il réalise quelques ajustements mais nous sommes tous satisfaits du travail effectué.

Aujourd’hui on attaque la dernière trilogie du chantier. On commence par sortir les affaires devant le bâtiment et nettoyer pour préparer les lieux à la peinture. On s’occupe donc du haut des murs : le soulagement sera fait demain. C’est de la peinture acrylique couleur sable, il faut peindre les poutres également. Tout le monde a mis la main à la pâte.


Le soir nous participons tous à un atelier peinture organisé par Mas, il nous donne des châssis et prête de la peinture ainsi que des pinceaux et c’est parti pour s’exprimer, tout le monde à sa façon. Il y a des tableaux aux couleurs du Sénégal, abstrait, des pirogues, un cœur et un œil. C’est calme, un bon moment.

Portrait de Mamadou Touré.


Il est directeur de l’école Ngomack Coumba Ndiaye depuis 8 ans. L’école a été la première des îles du Saloum, créée avant l’indépendance en 1947, puis ouverte aux enfants en 1948. Il y a 12 classes du CI au CM2. Il y a 16 profs dont 2 qui s’occupent des cours d’arabe et les autres de l’enseignement en français. C’est la troisième fois qu’il participe aux projets d’échanges entre Sénégalais et Français. Il trouve que l’on s’intègre bien dans le village et le groupe de jeunes Sénégalais. Il nous trouve vaillants par rapport à la chaleur et estime que le projet peut énormément nous apporter. Au-delà  de la sueur et des moyens que l’on apporte, le plus important est l’échange et la communication qu’il peut y avoir entre nous.

 

Portrait d’Amadou BA


Amadou Ba est facilitateur logistique, partenaire de la mission locale technowest, il nous accompagne depuis 2011 sur les chantiers de rénovation sur Foundiougne et Dionewar. Il trouve que le groupe de jeune Sénégalais est calme et adapté à nous. Il pense que, l’échange et le contact se fait naturellement et simplement. Il trouve que nous nous intégrons bien et qu’il y a de l’harmonie. Il nous dit que nous sommes venus sans préjugés et sans complexes, et que « nos masques sont tombés ». Nos différences ne nous empêchent pas de vivre. Il nous dit que ce voyage peut parfois changer nos vies, même après le retour en France, peut nous permettre de grandir.

 

Journal de Camille

16/11 – Dernier jour de chantier

Aujourd’hui nous nous réveillons et faisons pour la dernière fois nos petites routines avant de partir au chantier. Je crois qu’on a un peu du mal à réaliser. Ce dernier trajet en direction du chantier avait une autre saveur, pleine de nostalgie. On repasse sur la plage, arrivés aux épis nous remontons sur le chemin puis continuons jusqu’au virage avec la mangrove, on continue encore sur la plage, passons devant les pirogues et le cimetière puis tournons pour entrer dans l’école. On connait ce trajet par cœur, ça nous est presque familier. On dit bonjour à tous les Sénégalais. Même les bonjours n’ont pas le même goût qu’au début, plus de timidité, maintenant on se connait, on s’apprécie, on ne se dit plus bonjour par obligation de politesse mais par plaisir de saluer nos amis.

Mas, le chef, nous donne les consignes pour la matinée. Il y a une équipe nettoyage des sols et une équipe peinture des soulagements de la dernière pièce.

En écrivant tout cela, j’écoute les chants des enfants dans les classes, je ne comprends rien car ce n’est pas ma langue mais je ressens l’unité qu’ils forment, en écrivant tout cela, j’ai les souvenirs qui remontent dans ma tête et se détachent de mes autres pensées comme de l’huile et de l’eau.

Aujourd’hui, c’est le dernier jour de chantier. Aujourd’hui on achève ce que l’on a commencé. Aujourd’hui on pourra constater le résultat de notre travail. Aujourd’hui, nous sommes fiers de nous.

Au-delà de 12 matinées de travails, c’est 12 matinées d’échange et de coopération avec nos amis Sénégalais. Avant c’étaient des collègues, aujourd’hui ce sont des amis.

Nos différences, quelles qu’elles soient ne sont pas des obstacles, nous avons pu l’expérimenter pendant ce séjour. Nous avons tous ensemble réussi à surmonter les difficultés que nous avons traversées.

J’ai demandé à quelques Sénégalais leurs impressions sur le séjour.

Ousmane a dit qu’il avait découvert un nouveau mode de vie très différent du sien. Il est content de l’échange qu’on a eu car il y avait beaucoup de compréhension et pas de problèmes entre Sénégalais et Français. Il a dit que ce projet lui tenait à cœur.

Khady a dit qu’elle était très contente de faire découvrir l’île des Merveilles. Qu’ici les blancs étaient accueillis comme ils se doit malgré la barrière de la langue qui peut parfois être mal interprétée. Elle se sent triste de la fin du projet et de nous quitter.

AVANT

APRES

Remise de la  cléf du Chantier au chef du village

Remise des attestations du chantier

Visite de la Réserve de BANDIA

Monsieur MAS, depuis 2019 il accompagne les différents chantiers que se soit à Foundiougne ou à Dionewar. Il est à la fois peintre en bâtiment et artiste peintre. Il nous fait partager son amour du travail et sa passion de la peinture. Toujours vaillant il nous dit "travailler toujours travailler". Un bel exemple.Merci l'artiste

Comme l'a écrit Antoine de Saint Exupery

"Celui qui différe de moi loin de me léser m'enrichit"